Scandales et démocratie, Desclée de Brouwer, octobre 2019
De Cahuzac à Benalla, les scandales suivent le rythme du monde ou participent à son accélération. Ils se diffusent par Internet, entraînant révélations et réactions instantanées. Au point que nous ne faisons plus la différence entre le vrai scandale et la provocation artificielle.
Rien ne semble alors nous arrêter, ni dans la transgression ni dans la défense des règles, qui fragilise plus qu’elle protège. Scandaliser ou se scandaliser n’est pas réservé aux extrémistes. Nous sommes tous guettés par un conformisme qui engendre à son tour des scandales financiers, humanitaires, écologiques…
C’est en résistant à cette multiplication de provocations, de scandales et d’affaires que nous pourrons faire apparaître le motif de cet emballement : un désir de justice qui affirme pour tous un droit à l’existence sur une Terre fragilisée. Que des êtres singuliers fassent de ce désir un droit, c’est la condition même de la démocratie.
à paraître le 02 octobre 2019
Presse
Philosophie magazine, sélection mensuelle des essais
I philo, « Du bon usage des scandales », présentation de l’ouvrage
Le Vif-express (Belgique), « Comment la démocratie peut résister aux scandales »
La Croix – L’Hebdo n°2, « Face au scandale permanent », par Isabelle de Gaulmyn
Revue Projet, octobre 2019, « Scandale et démocratie », par Emilie Reclus
Extraits sur le site Atlantico: 1 et 2
Radio
France Inter, « ça va mieux en le disant », par Patricia Martin, dimanche 16 février, 07h42
Télévision
Franceinfo TV, journal de 21h du 03 novembre 2019
Cnews, « Le carrefour de l’info », dimanche 16 février
Eloge de l’immobilité, Desclée de Brouwer, mars 2018
Dans ce monde qui semble soumis à une accélération constante, où l’on ne cesse de louer la marche ou la course, nous souhaitons et craignons à la fois que tout ralentisse ou même que tout s’arrête. L’ambivalence de ce désir reste à étudier, comme ce que signifie aujourd’hui le fait de ne pas bouger.
RTBF, avec Véronique Thyberghien, émission « Tendances première »
Une pensée voisine, Hermann, avril 2018
L’Allemagne n’a plus de destin, et tant mieux. C’est ainsi qu’elle est devenue une voisine comme une autre. Mais peut-être est-elle le pays qui a le plus pensé sa destinée et celui qui s’en est le plus écarté. Peut-être est-ce pour cela qu’elle a encore quelque chose à nous dire, qui n’est pas de l’ordre de la rigueur économique. Les textes présentés ici interrogent le romantisme et l’idéalisme allemands, puis se penchent sur la lecture qu’en font les passeurs et les penseurs français, de Blanchot à Nancy, pour brosser une esquisse de ce qui ne peut plus être ni une importation du vrai, ni une œuvre collective, ni un destin commun ; dans la relation avec l’Allemagne se joue plutôt la prise de distance vis-à-vis de l’œuvre, au nom de la singularité et de l’être en commun, ou, même si notre grande voisine en parle peu, de ce qui peut encore se nommer communisme.
Avec Jean-Luc Nancy, Signaux sensibles, Bayard, 2016
Deux philosophes s’entretiennent sur la situation et sur la signification de l’art aujourd’hui : ce que son nom veut dire désormais, ce que, bien loin d’être un nom désuet, il nous donne à penser de neuf. La pensée très élaborée de Jean-Luc Nancy sur ce sujet est reprise mais aussi continuée au cours d’une discussion où Jérôme Lèbre s’interroge avec lui sur la meilleure manière de saisir l’engagement du corps sensible dans l’activité artistique et l’approche des oeuvres, la relation de l’art à la technique, à l’histoire, sa modulation en arts traditionnels et nouveaux, sa position actuelle vis-à-vis de la religion, de la politique et de la littérature.
traduit en espagnol par Francisco López Martín, Señales sensibles, Conversación a propósito de las artes, Akal, 2020.
Dos filósofos conversan sobre la situación del arte en la actualidad: lo que quiere decir de hoy en adelante, lo que, lejos de ser una palabra anticuada, nos permite reflexionar de nuevo. El elaborado pensamiento de Jean-Luc Nancy sobre este tema es retomado y también continuado en el curso de una discusión en la que Lèbre se interroga con él sobre la mejor manera de aprehender el compromiso del cuerpo sensible en la actividad artística y la aproximación a las obras, la relación del arte con la técnica, la historia, su modulación en las artes tradicionales y nuevas, su posición actual frente a la religión, la política y la literatura. Este texto, un diálogo en el más pleno sentido filosófico del término, constituye en sí una introducción al pensamiento de Nancy en torno al hecho artístico: qué es el arte, su significación y finalidad en nuestro tiempo, su polimorfismo, la responsabilidad que tiene para con el mundo, su interacción con él…
Les Caractères impossibles, Bayard, 2014
Tout ce qui rend quelqu’un vraiment unique, tout ce qui appartient à son être, au-delà de son apparence physique, constitue son caractère. Le caractère est le sens que l’on donne communément à l’être singulier, et c’est pourquoi l’on parle tant de lui. Qu’est-ce alors qu’un caractère impossible, insupportable ? Celui qui se confronte à son existence forcément finie ? Celui qui manque de qualités ? Passant en revue les traits de caractère, de la bêtise à la folie, et les caractères in- supportables, des invivables aux destructeurs, tout en s’interrogeant sur la transmission des caractères dans la famille et l’éducation, leurs indices, leur permanence, leur articulation avec les personnages fictifs, Jérôme Lèbre nous tend un troublant miroir.
Préface de Jean-Luc Nancy
Derrida, La justice sans condition, Michalon, 2013; trad. en espagnol, 2015
« La loi est la loi » : cette phrase ne dit rien mais elle fait sens. Elle n’est qu’une phrase, toutefois elle a une force, elle est même l’expression de la force, tout en établissant sans le dire une différence entre la loi juridique et la loi du plus fort. C’est précisément cette différence que l’on attend de la justice, dans les conditions d’exercice du droit et au-delà. Derrida, engagé dès son enfance dans un corps à corps avec la langue et la nationalité françaises, choisit la philosophie pour cette exigence de justesse et découvre en elle l’exigence sans condition de la justice, différenciant en son nom le droit et la force qui l’institue. Indéconstructible, traçant la limite de ce qui peut se dire, la justice résiste alors aux pouvoirs des langues et des nations, se dissémine dans les lois grecques et juives, naturelles et positives, antiques et révolutionnaires, nationales et internationales. Elle remet en jeu l’histoire de la pensée et de la politique, dissociant toujours le présent de ce qu’il devrait être. La justice ne se présente jamais comme telle. La loi est toujours la loi. Mais il faut traduire, on peut traduire : « la déconstruction est la justice ».
traduit en espagnol, Derrida: la Justicia sin condiciones, Editorial Jusbaires, 2015
Derrida, trabado desde su infancia en un cuerpo a cuerpo con la lengua y la nacionalidad francesas, elige la filosofía para esta exigencia de justeza, y descubre, en ella, la exigencia sin condiciones de la justicia, diferenciando en su nombre el derecho y la fuerza que este instituye. La justicia -indeconstruible, la que traza el límite de aquello que puede decirse- resiste, pues, a los poderes de las lenguas y de las naciones, se disemina en las leyes griegas y judías, naturales y positivas, antiguas y revolucionarias, nacionales e internacionales. Pone en juego la historia del pensamiento y de la política, disociando siempre el presente de aquello que debería ser. La justicia no se presenta nunca como tal. Pero hay que traducir, se puede traducir: « la deconstrucción es la justicia ».
Vitesses, Hermann, 2011
Hermann 250 pages – 14 x 21 – 2011
L’accélération des transports et de l’information donne le sentiment que tout va trop vite, et de plus en plus vite, jusqu’au temps lui-même. Mais cette impression générale de vitesse absorbe sans vraiment rassembler le mouvement local, la perception de l’espace et du temps, l’expérience de l’écriture ou de la pensée. Elle risque de nous laisser aux prises avec une vitesse unique qui n’est qu’une ombre projetée par un impensé : celui de la valeur profonde de la lenteur, du repos, des racines et de la Terre. Cet essai vise à combattre cet impensé et à insister sur la pluralité des vitesses. Il défend l’idée que toute vitesse se mesure sur le fond incommensurable d’une vitesse infinie, qui n’est de l’ordre de l’expérience que si l’expérience elle-même (donc aussi l’impression de vitesse) n’est pas univoque. Contre l’attente d’une catastrophe généralisée, il entend préserver l’imprévisibilité des événements et la survenue à contretemps de chaque invention.
Bulletin de l’ILEC (entretien)
Le Fil de l’identité – Frivolité et puissance de l’analyse chez Hegel, Olms, 2008
Généralement considérée comme un moment mineur du système de Hegel, l’analyse y occupe cependant une place étrange. Cette activité qui décompose des représentations, des objets ou des concepts est à l’origine des faux départs et des faux mouvements de la réflexion ; mais elle permet également de condenser les acquis de l’anthropologie, dévoilant l’appropriation du monde extérieur par un sujet vivant et connaissant. Enfin, elle offre une vue originale sur la dialectique elle-même.
La présente étude accorde une attention particulière à deux paradoxes : premièrement l’analyse est d’une telle immanence qu’elle rend compte de son objet par une suite de propositions identiques, et n’explique donc rien. Deuxièmement, elle est si formelle qu’elle semble valable pour tout type d’objets, mais dénature la singularité de chacun. Il s’agit alors de voir comment Hegel justifie ces paradoxes au nom de la lutte contre les totalités indécomposables, et les déjoue : il montre en effet que l’analyse infinie ne dégage pas des caractéristiques abstraites, mais sélectionne les moments où les oeuvres rendent compte de leurs auteurs, les points où s’expriment des décisions individuelles, libres et nécessaires.
Hegel à l’épreuve de la philosophie contemporaine – Deleuze, Lyotard, Derrida, Ellipses, 2002
Comment accueillir ce -ou celui- qui arrive sans inclure l’événement dans une totalité conceptuelle, politique ou esthétique ? Cette question traverse la philosophie française contemporaine, dont les réponses multiples impliquent toujours une relecture critique de Hegel. Limitée aux lectures de trois auteurs (Deleuze, Lyotard et Derrida), la présente étude tente de montrer comment s’éprouve la résistance du système hégélien, dans un contexte où ce qui résiste ne peut être simplement nié.
Direction d’ouvrages collectifs
Corps et décors, codirigé avec Dandan Jiang et Paolo Quintili, collaboration Laura Paulizzi, l’Harmattan, 2017
La philosophie contemporaine et la phénoménologie du corps, en visant à rendre le corps plus multiple, plus habité par l’altérité y compris technique (Derrida, J.-L. Nancy), ont fait évoluer profondément le problème du lien entre âme et corps. Ces perspectives ont introduit dans le débat d’origine cartésienne des variantes liées à l’art, l’écriture et l’environnement. Orient et Occident se retrouvent ainsi confrontés à un corps aux multiples « décors », qui le spécifient, l’entourent, l’enrichissent.
Jean-Luc Nancy, Penser la mutation, codirigé avec Jacob Rogozinski, Les Cahiers philosophiques de Strasbourg, 2017
Revue – Les Cahiers philosophiques de Strasbourg
Notre monde est en pleine mutation et l’humanité mute elle aussi. Ces deux expériences du contemporain sont devenues de plus en plus insistantes dans la pensée de Jean-Luc Nancy et font le lien entre sa pensée du corps et sa pensée de l’histoire. Ce volume réunit des contributions présentées à l’occasion du premier colloque international qui s’est tenu autour de ce philosophe strasbourgeois de renommée mondiale. Selon le souhait de Jean-Luc Nancy, les intervenants ont gardé dans leur texte une attention constante à ce présent qui fait plus que changer.
Ce numéro de revue concerne les lecteurs, universitaires ou non, intéressés par la philosophie, la littérature, l’art, l’histoire et la théologie.
Dissertations sur la passion, Ellipses 2004
Dissertations sur la croyance, Ellipses, 2003
Actes du colloque Représentation de l’espace, répartition dans l’espace : sur différentes manières d’habiter, 2000
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