vec 10000 gestes, Boris Charmatz imagine une « forêt chorégraphique » constituée de gestes uniques. Un antidote à la boulimie de mouvements qui se veut une réflexion sur l’éphémère de la danse.
Danseur et chorégraphe remarqué durant ces deux dernières décennies, Boris Charmatz a fait de son Musée de la danse à Rennes un lieu de mémoire vivante, conviant des artistes et des chercheurs en dialogue avec l’époque. Qu’il s’invite dans une bibliothèque ou à l’Opéra de Paris avec 20 danseurs pour le XXesiècle ou encore dans la rue avec les projets danse de nuit et Fous de danse, il marque de son empreinte des territoires chorégraphiques singuliers. 10000 gestes se présente comme une pluie de mouvements avec vingt-quatre interprètes réunis sur le plateau, soit «10000 gestes qui ne seront visibles qu’une seule fois, disparus aussitôt que tracés, comme une ode à l’impermanence de l’art de la danse ». Aucun geste ne sera donc reproduit sous nos yeux, afin de donner à voir un « chaos » parfaitement mis en place. À sa façon, Boris Charmatz rend hommage à l’artisanat de l’interprète, qui fait don de « mouvements condamnés à la disparition symbolique ». / Philippe Noisette
AUTOUR DU SPECTACLE – L’Art d’être spectateur
• Bord de plateau 20 octobre 2017 animé par Jérôme Lèbre du Collège International de Philosophie.
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