
Colloque organisé par le Centre de recherches en philosophie allemande et contemporaine (CREPHAC) de l’Université de Strasbourg et le Collège international de Philosophie, avec la participation de l’Université de Strasbourg, de la librairie Kléber, du Centre Emmanuel Mounier, de l’Ambassade de France en Allemagne, de la Ville et de la Communauté urbaine de Strasbourg.
mercredi 18 novembre
Ouverture
à l’Institut Le Bel, 4 rue Blaise Pascal, salle Ourisson (1° étage à droite)
14h : Jérôme Lèbre et Jacob Rogozinski : ouverture du colloque
14h30 : conférence d’ouverture de Werner Hamacher (Université de Francfort) : Mutations, mutismes
15h30 : discussion
16h-17h : entretien entre Jean-Luc Nancy, Maria-Elena Rosetti, Valentin Husson et Jordan Villocq, doctorants de philosophie (Milan, Strasbourg et Lyon).
17h-17h30 : Marta Grabocz (Université de Strasbourg et Institut universitaire de France) et Paolo Perezzani (compositeur, Rome) : présentation de Nudità
Nudità (hommage à Jean-Luc Nancy) de Paolo Perezzani
20h30 : représentation de Tombe de sommeil, de Jean-Luc Nancy, avec Hélène Lacoste, Jean-Luc Nancy, Jean-Christophe Marq au violoncelle, adaptation scénique Hélène Lacoste, collaboration artistique Oria Steenkiste.
à l’église des Dominicains, 42 rue de l’Université
jeudi 19 novembre
au Centre Emmanuel Mounier, 42 rue de l’Université
Les mutations, entre vie et existence
9h30 : Franson Manjali (Université J. Nehru, New Delhi) : L’image et le langage : le sens singulier pluriel
10h : Cristina Rodriguez-Marciel (UNED, Madrid) : Mutatis mutandis – autour du mot « mutation »
10h30 : Boyan Manchev (Université des Arts de Berlin) : Le désir du monde : Jean-Luc Nancy et l’Eros ontologique
11h15 : Jérôme Lèbre (Collège international de philosophie) : Mutants, mythants
11h45 : discussion
12h30 : pause déjeuner
Mutations politiques et historiques
14h30 : Juan-Manuel Garrido (Université A. Hurtado, Santiago du Chili) : Mutations du sens
15h : Daniela Calabrò (Université de Salerne) : Déshérence : rupture et mutation
15h30 : discussion
16h30 : Andrea Potestà (Pontificia Universitad Católica de Chile, Santiago du Chili), « Seul le permanent change ». Mutations et histoire chez Jean-Luc Nancy
17h : Yuji Nishiyama (Université de Tokyo), L’adresse de l’entre-nous: l’interprétation plastique de Hegel chez Jean-Luc Nancy
17h30 : discussion
de 19h à 20h30 : table-ronde à la librairie Kléber, 1 rue des Francs-Bourgeois
avec J.L. Nancy, Jean-Christophe Bailly (écrivain) et Avital Ronell (New York University)
vendredi 20 novembre
au Centre Emmanuel Mounier, 42 rue de l’Université
Mutations, mythes, religion
9h30 : Aïcha Liviana Messina (Université D. Portales, Santiago du Chili) : Apocalypse et croyance en ce monde. Monde, finitude et christianisme chez Nancy et Blanchot
10h00 : Danielle Cohen-Levinas (Université Paris I) : Une Disparition
10h30 : discussion
11h00 : Jacob Rogozinski (Université de Strasbourg) : Mutations du divin : déclosion, kénose, téchouvah
11h30 : Rosaria Caldarone (Université de Palerme) : « Métabolè tou schèmatos » : une rupture de l’héritage platonicien
12h00 : discussion
12h30 : pause déjeuner
Mutations dans la littérature et l’art
14h30 : Marcia Sá Cavalcante Schuback (Université Södertörn, Stockholm) : L’âme à la lettre : mutations de l’entre-deux
15h : J.-C. Bailly (écrivain) : Offre – une réponse à l’ouvrage de Jean-Luc Nancy, « Demande »
15h30 : Ginette Michaud (Université de Montréal) : « Psyché est étendue » : du désir de la littérature dans « L’Adoration » et « Demande »
16h00 : discussion
16h30 : Isabelle Alfandary (Université de Paris III, Collège international de philosophie) : Esthétique – poétique : transformer
17h00 : Miriam Fischer-Geboers (Université de Bâle) : La mutation du sens de la danse
17h30h : discussion générale et clôture du colloque

sommaire
Présentation
Dossier : Blanchot / Bataille
Bernard Noël, De M.B. à G.B. et retour
Milo Sweedler, La défiguration de Georges Bataille
Patrick ffrench, Donner suite à cet entretien : des Forêts entre Bataille et Blanchot
Jérôme Duwa, Si l’angoisse le colore à la fin ? Bataille, Blanchot et l’expérience surréaliste
Christian Limousin, À propos de quelques livres que Bataille n’a pas écrits
Serge Zenkine, L’expiation de l’expérience
Daniel Dobbels, L’issue préalable
L’Archive introuvable
Actualité n° 2
Questions ouvertes à Jean-Luc Nancy :
Autour de La Communauté désavouée
Danielle Cohen-Levinas, Nota bene
Jean-Luc Nancy, Note
Jérôme Lèbre, Entretien avec Jean-Luc Nancy sur La Communauté désavouée
Danielle Cohen-Levinas, Notes et contre notes sur La Communauté désavouée
Michael Holland, Préambule
Gisèle Berkman, Blanchot, après-coup
Juan Manuel Garrido et Aïcha Liviana Messina, Politique au-delà du politique. Le cœur et la loi de l’exigence communautaire chez Nancy et Blanchot
Leslie Hill, Du désoeuvrement au désaveu
Jérémie Majorel, Parler en son nom propre – La Communauté désavouée (2014) de Jean-Luc Nancy
Notes et commentaires
Cosmin Popovici-Toma, Le soupçon de Michel Surya. Sur Michel Surya, L’Autre Blanchot. L’écriture de jour, l’écriture de nuit (éd. Gallimard)
Revue Lignes n°48

Contributeurs:
Jean-Luc Nancy,
Michel Surya,
Christian Ferrié,
Jean-Loup Amselle,
Jérôme Lèbre,
Martin Crowley,
Frédéric Neyrat,
Pierre-Antoine Chardel,
Robert Harvey,
Hélène Volat,
Plínio Prado,
Boyan Manchev,
Pierre-Damien Huyghe,
Francis Cohen,
Georges Didi-Huberman,
François Athané,
Michel Kail
Les attentats en France, en Europe : quelle situation nouvelle créent-ils pour la pensée ? Laquelle pour la mondialisation ? Laquelle pour ce qui s’oppose (pour le capitalisme et l’anti-capitalisme) ? L’évidence est que les anciennes oppositions, justes au demeurant, n’y suffisent pas. Qui doivent être repensées.
Des événements se sont succédé dont les conséquences nous obligent à penser la situation qu’ils ont déterminée :
1. les attentats du 7 janvier 2015 à Paris, après ceux de Toulouse et Bruxelles ; avant celui de Copenhague ;
2. la réponse sécuritaire du gouvernement français (au nom des « libertés » ; au prix de celles-ci) ;
3. sa réponse idéologique : l’union nationale, à laquelle il semble tout ce qui lui reste de politique ;
4. l’ascension de l’extrême droite française (des extrêmes droites européennes avec elle), attirant à elle (presque) toutes les droites et une large majorité de l’électorat (populaire, y compris de gauche) ;
5. le surenchérissement d’un séquençage identitaire jouant en tous sens, opposant entre eux des groupes se constituant en communautés. Etc.
Situation d’autant plus préoccupante qu’elle prend appui sur ce que la France et l’Europe connaissent interminablement de la crise, et de la défaillance ou de l’indifférence des gauches à y répondre. La question de départ doit être décisive en cela : oui ou non la situation est-elle nouvelle ? Ou la même, mais aggravée ? Change-t-elle de nature ou seulement de degré ? Quels sens, pertinence, etc. ont les évocations du passé (les années 1930) ? Comment ne pas s’étonner surtout (un parti pris s’impose) de ce qu’ont pu dire beaucoup de ceux pour qui, à gauche de la gauche, la situation ne serait pas nouvelle, mais la même, et pour qui les attentats témoigneraient d’un malaise (au sens emphatisé de Freud) que la seule interprétation sociologique suffirait encore à expliquer ; malaise qu’expliqueraient – séquelles du colonialisme raciste français – les effets de la relégation et de la ségrégation des classes pauvres et immigrées. Tous points justes, mais qui ont déjà été servis et dont l’efficacité n’a pas été avérée.
Surtout, à les lire, les entendre, une césure a semblé se dégager : ce serait selon que le capitalisme est premier ou second dans l’analyse que s’établiraient les pensées et se distribueraient les déclarations. Soit l’anticapitalisme est premier, et il n’y aurait de moyen de penser cette situation que comme l’un des symptômes dont seul son renversement aurait raison ; soit cette situation témoigne d’autre chose qui ne menace pas davantage le capitalisme que l’anticapitalisme qui conspire à le renverser (l’analogie avec les années 1930 serait alors plausible).
Les rapports de puissance sont en effet en train de changer au point que penser selon les termes des puissances respectives du capitalisme et de son opposition ne suffit plus. Une autre puissance émerge qui ravage des territoires entiers, y répandant la terreur (terreur qui n’atteint encore l’Europe qu’épisodiquement), qui n’est sans aucun doute pas moins hostile à l’anticapitalisme qu’au capitalisme lui-même. De là que l’étau se resserre : plus de gauche ou presque, où que ce soit ; un plébiscite au contraire pour un libéralisme sans fard ni frein ; une extrême droite à l’affût et aux portes du pouvoir ; et, enfin, le déferlement d’un archaïsme historique qu’on ne voit pas à quoi comparer sinon à une variante du fascisme – l’opposition dominante serait dès lors celle-ci : d’un néo-fascisme djihadiste et d’un ancien fascisme européen. Que penser de cette situation nouvelle ? C’est la question que ce numéro de Lignes veut poser.
Table
- Jean-Luc Nancy, Le sens commun
- Michel Surya, Guerre de religion (capitalisme et djihadisme)
- Christian Ferrié, Manifeste contre la guerre identitaire
- Jean-Loup Amselle, Une marche blanche
- Jérôme Lèbre, Métasurveillance et terrorisme
- Martin Crowley, Des actions espacées
- Frédéric Neyrat, À tenter. Ou comment donner place à ce qui nous dépasse
- P.-A. Chardel, R.Harvey & H.Volat, Un USA PATRIOT Act à la française ?
- Plínio Prado, La désorientation générale
- Boyan Manchev, La prolifération fasciste. Une perspective métacritique
- Pierre-Damien Huyghe, Un fascisme sans nom
- Francis Cohen, Le nom juif, le verbe juif
- Georges Didi-Huberman, Survivant, soulevé
- François Athané & Michel Kail, Sartre au péril du lynchage